Georges AUTARD

Georges Autard né à Cannes le 17 avril 1951 est un peintre et graveur français.
Il vit et travaille à Marseille et fut enseignant à l’École supérieure d’art et de design Marseille-Méditerranée. Son œuvre s’inscrit dans la suite du courant de l’expressionnisme abstrait.
Commençant à peindre en 1975 alors qu’il suit les cours de mathématiques de l’université de Provence à Marseille, Georges Autard, titulaire de sa maîtrise en 1976, est dans un premier temps professeur de mathématiques.
Après ses accumulations d’objets des années 1982-1984 — les Lunettes, les Vestes, les Bicyclettes —, les œuvres de Georges Autard présentent de nettes réminiscences de sa formation puisqu’elles suggèrent des tableaux noirs chargés de signes et d’écritures, comme pour une histoire qui y semble codifiée. En 1990, en même temps qu’il aborde deux de ses thèmes importants, Per ornamento et les Dessins napolitains, Georges Autard donne à ses tableaux plus de matière et plus de couleur. Intéressé alors par les travaux de Claude Viallat, simultanément fasciné par une Descente de croix de Fra Angelico.

Il s’affirme « expressionniste » et « narratif », mais aussi poursuivi par l’idée de chaos. Plusieurs récits désordonnés interfèrent en un seul tableau, comprend ainsi Annie Pagès. Tel Dessin napolitain (pastel) est de la sorte constitué d’« îlots de sens » : hétéroclite, pluriel, il met en situation des bribes de croix, des clous christiques ensanglantés, légendés du mot « relique », et l’écriture omniprésente du nom de Pythagore qui surgit là inopinément, à la façon d’une immixtion mathématique (ce qu’Autard appelle « le bon sens ») dans un univers mystique (ce qu’il conduit par jeu de mots à devenir « le Bon Sang »). « Raffolant à l’extrême des jeux de mots, des doubles sens et des analogies », faisant de la sorte glisser les « sens », Autard jette des ponts qui font se rejoindre des champs différents, l’ordre logique et l’ordre sacré, « l’analytique et le métaphysique », voire plus directement encore le Christ (les clous-reliques) et l’anti-Christ (Pythagore), offrant à Élisabeth Védrenne d’interpréter que « la perte de ce sang a entraîné la perte du sens, puis l’absence de centre, puis l’absence du linéaire, entraînant à son tour la multiplication des faisceaux, elle-même égale à la perte du sens unique, au règne de la simultanéité ». Distribuant donc les « îlots de sens » que sont les motifs figuratifs (ici le clou et les bribes de croix) et les légendes (ici les mots « relique » et « Pythagore ») en une surface abstraite, privée de centre et cependant géométriquement organisée en stries et arabesques multicolores, l’œuvre suggère finalement à Jean-Pierre Delarge un fragment de papier peint des années 1930.

C’est à compter de 1998 que Georges Autard se rend régulièrement dans les hauts-lieux du bouddhisme tibétain (huit séjours au Ladakh et au Zanskar) et du bouddhisme zen (quatre voyages au Japon, dont il étudie la langue) qui lui inspirent tant des séries abstraites — les Prosternations inspirées des traces des moines tibétains qui rampent sur le sol — que de semi-figuratifs Dessins sur papier non titrés évoquant tout autant la vie monacale. Dans le même temps d’autres tableaux le conduisent des citations de Paul Cézanne, des Nymphéas de Claude Monet, de Pablo Picasso et de Joseph Beuys à sa suite des Slogans (Paradise NowMy black is backWisdom and compassion…).

ALLEMAGNE

  • Cologne, musée Ludwig.

CANADA

  • Montréal, musée d’art contemporain de Montréal.
  • Québec, musée national des beaux-arts du Québec.

FRANCE

  • Fonds régional d’art contemporain des régions Pays de la Loire, Carquefou, Centre-Val de Loire, Orléans, Franche-Comté, Besançon, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Marseille, Midi-Pyrénées, Toulouse, Occitanie, Montpellier.
  • Angers, artothèque.
  • Céret, musée d’Art moderne.
  • Digne-les-Bains, musée Gassendi.
  • La Seyne-sur-Mer, villa Tamaris.
  • Mâcon, musée des Ursulines.
  • Marseille : arthothèque Antonin Artaud; collections municipales; musée d’Art contemporain; musée Cantini.
  • Martigues, musée Ziem.
  • Nice, musée d’Art moderne et d’Art contemporain.
  • Paris : caisse des dépôts et consignations, Fonds national d’art contemporain; œuvres déposées au consulat général de France à Chicago et à l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur à Paris.
  • Toulon, musée d’Art.
  • Toulouse, Les Abattoirs.

ITALIE

  • Naples, Institut de France.
  • SACEM, Neuilly-sur-Seine.
  • Quasar (collection Anne-Marie et Jean-Jacques Lescougues), Saint-André-de-Cubzac.
  • Guy Savoy, restaurant L’Atelier Maître Albert, rue Maître-Albert, Paris.
  • Hôtel Royal Westminster, Menton (Fondation Vacances bleues).
  • Jean et Gisèle Boissieu, Marseille.
  • Jean-Louis Marcos (1947-2012), Marseille.

De Claire Gravel, Georges Autard, peintre-mathématicien inLe Devoir, Montréal, septembre 1988.

De Claire Gravel, Georges Autard, peintre-mathématicien inLe Devoir, Montréal, septembre 1988.