AVEC UNE APPROCHE UNIQUE ET UNE PASSION FOUGUEUSE
Abdessalem Elfaleh est un artiste qui traite plusieurs problématiques sociales ou sociétales, allant de la religion à la sexualité et passant par la politique, son approche est souvent critique et criticiste.
Il cherche souvent son point d’inspiration dans les conflits socioculturels et socioéconomiques enracinés dans la Tunisie intérieure et essentiellement dans la région de « Sidi Bouzid » dont il est originaire et qui demeure un lieu symbolique, dans le sens où ce fût le foyer du quel est parti la première flamme des révolutions arabes.
De ce lieu-symbole auquel l’artiste s’agrippe, s’étirent des formes expressives diverses brisant le silence dans une aura imagée au bruit assourdissant.
Sa pratique artistique dresse le procès d’une réalité confuse et double. Se nourrissant d’un imaginaire puisé dans une source bouillonnante, l’artiste demeure problématique et problématisant un vécu aux contours confus. La question qu’il traite inlassablement dans ses travaux tourne autour du tapis de prière chez les musulmans. Un noyau central et centralisé essentiellement sur l’iconographie arabo-musulmane qu’il interroge et le met en perspective avec la question de l’islam dans les sociétés arabes.
Dans une approche praticienne, il essaye de confronter deux états d’être, à savoir la chose en soi ou l’objet et le dessin, en essayant de problématiser la rencontre entre l’objet abandonné et l’imaginaire individuel et /ou collectif. Dans cet élan, l’artiste joue sur la mutation de son espace pictural , en déjouant du symbolisme langagier vers une expérience esthétique dialectique dans laquelle l’ironie prône.
“ En détournant la fonction primaire des chaussures vers une fonction plastique, en les utilisant comme support de ma pratique artistique, c’est tout un sens que je voulais mettre en place. Le champ de signifiance qui encercle ces chaussures m’avait conduit à la mise en place d’un système de signifiance qui ne réfère qu’à la dimension problématique. Une métaphore qui nous jette dans les mouvements répétitifs du quotidien, tel que la marche, l’arrêt, la prière…etc. Cet espace-symbole porte en lui la mémoire d’un vécu, d’un passage d’un état de monde. C’est soulever le temps de l’objet et l’engager dans une temporalité in-finie. Devenant support d’un visage ou d’un regard, ils s’éternisent dans leur propre mémoire. Ce travail demeure la synthèse d’une démarche dialectique qui se refuse à l’assujettissement de l’homme et l’engage dans une approche réflexive et consciencieuse de sa quotidienneté routinière, dénudée de signifiance ”.

œuvres

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